De belles photos, facteurs de succès pour le e-commerce

De belles photos, facteurs de succès pour le e-commerce

Très présentes lors du dernier salon e-commerce à Paris, les entreprises spécialisées dans l’image rivalisent de solutions pour aider les entrepreneurs du web à réussir leur site marchand. A la clé ? Photos soignées = plus de ventes

 

Du 12 au 14 septembre 2016, le salon professionnel du commerce en ligne de Paris a rassemblé plus de 500 acteurs du e-retail : exposants, conférenciers, partenaires. Parmi les 28000 visiteurs, les équipes de Store Commander ont sillonné les allées pour mener une veille active sur les avancées technologiques  du secteur. Au milieu des nombreuses innovations, leur attention a été attirée par de drôles de boites…

 

Le porté, reconnaissable ou non reconnaissable ?

Tous les professionnels de l’image l’affirment, pour vendre un produit en ligne, il faut de belles photos. Bien sûr, faute de moyens, certains commerçants photographient eux-mêmes leurs produits avec un smartphone. Mais à l’arrivée, attention au résultat sur l’écran. Mal éclairé, mal mis en scène, l’article ne sera pas attractif. C’est d’autant plus vrai pour le prêt-à-porter, comme le constate Gabrielle Chou, d’Allure Systems : « Avec une photo de vêtement à plat, le client ne se projette pas dans le produit. Dans le porté, ou vous faites du non reconnaissable (sans le visage) car les mannequins sont moins chers et ça fait moins rêver ; ou vous choisissez le reconnaissable, qui fait gagner 20% des ventes.»

 

Des prestataires comme Eshopstudio, spécialisés dans la mode, proposent une solution complète : « Soit on reçoit les produits dans notre studio photo de Montreuil, on shoote, on retouche les photos et  on les met au format prêtes à être mises en ligne. Mais souvent, lorsqu’il y a des mannequins, les clients préfèrent venir en studio et être présents pour assurer la direction artistique liée au vêtement. Nous mettons alors à leur disposition une offre complète avec les équipes de maquillage, styliste, coiffeur, et même casting de mannequins, ce qui nous donne une grande réactivité pour la mode. Certaines photos peuvent se faire en extérieur avec des décors mais pour le e-commerce, la meilleure photo c’est sur fond blanc » explique Franck Disegni.

 

Fondateur de  Packshot Factory, Philippe Grandperrin travaille en partie pour des marques premium qui recherchent la bonne adéquation qualité/prix pour leurs prises de vues. « Une photo, ce n’est pas qu’un clic, c’est une lumière spécifique en fonction du produit, c’est un vrai métier ! Mais ça va mieux qu’il y a 5 ans, les gens en sont conscients. La tendance est quand même au fait d’avoir des sites soignés, en termes de contenu mais aussi de photos. »

 

Rationnaliser les coûts

Le cas de la mode illustre bien le paradoxe du commerce en ligne : il faut valoriser la présentation du produit tout en maîtrisant les coûts des nombreuses photos à prendre. « Dans le textile comme ailleurs, 50% du chiffre est fait avec 20% des produits mais on ne connait pas forcément son best off au départ, donc on est obligé de photographier toute la gamme avec une qualité correcte partout, constate Gabrielle Chou. Et dans la mode, une fille ou un garçon en reconnaissable, cela veut dire coiffure,  maquillage, stylisme et lumière, ça revient très vite assez cher.» Allure Systems a donc développé une technologie très originale dédiée à la mode : les vêtements sont shootés sur des mannequins en résine. Ensuite, leur système informatique prend ces visuels et les incruste sur des vrais mannequins pris préalablement en photo dans les positions souhaitées. Un process automatisé qui engendre des économies d’échelle non négligeables.

 

Les « boites à photos »

Autre solution : internaliser les prises de vues dans l’entreprise avec un studio photo compact, dédié au pack shot. Explications de Laurent Wainberg, dirigeant de PackshotCreator : “ Nous avons créé le premier studio photo internalisé connecté à un PC en 2003/2004 donc ça date un peu ! Depuis nous avons adapté le matériel aux évolutions notamment en 2008 où il y  a eu une forte demande pour le 360°, et nous avons lancé le 1er plateau tournant connecté, commandé par un ordinateur.

Depuis nous avons encore évolué, bien sûr, et aujourd’hui nous avons plus de 37 machines qui couvrent tous les besoins : en joaillerie par exemple, nous avons créé la PackShotcreator macro qui fait des merveilles chez les bijoutiers de la place Vendôme. Nous sommes également sur le créneau de la réalité augmentée en transformant nos photos en objets 3D. La demande est forte car la 3D rentre complètement dans le web et le e-commerce. C’est au cœur de l’actualité.”

 

Son concurrent direct, Scancube, a également mis au point des studios photo compact, en insistant sur l’importance de la lumière pour mieux mettre en valeur le produit. Ce caisson piloté par ordinateur comporte 6 sources d’éclairage, chaque flux lumineux étant modulable selon les caractéristiques du produit à photographier. Pour faciliter l’apprentissage de l’outil, l’équipe de Scancube prévoit une prise en main de 2H environ à chaque nouvelle installation, comme le précise Marie Almeida : « Nous avons également une hotline où l’on peut prendre le contrôle sur l’ordinateur du client quand il n’y arrive pas. C’est important d’être disponibles pour nos interlocuteurs. Nous ne vendons pas que des machines, nous mettons l’accent sur le service, en établissant une vraie relation. A l’heure du e-commerce, c’est important ! ».

 

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